« Kenako » cela veut dire « l’heure est venue » en sesotho, une des langues bantoues parlée ici. La Coupe du monde de football débarque enfin en Afrique du Sud.
La nation arc-en-ciel de Nelson Mandela résonne dans l’imaginaire collectif : Soweto, la réconciliation, les blacks « bling bling » en Gucci, la criminalité et les blancs qui ont peur. Mais l’Afrique du Sud c’est tellement plus !
Je vais vous raconter ici le quotidien des Sud-africains à l’heure du Mondial, les contrastes de ce pays, l’effervescence, les préparatifs, et l’ambiance les jours de match. Et puis il y aura mes commentaires, enthousiastes souvent, caustiques parfois, dérangeants pourquoi pas, c’est mon blog j’ai le droit.
Allez, « Kenako », c’est parti !
L'auteur
Nicolas Champeaux est envoyé spécial permanent de RFI
à Johannesburg
26 févr. 2010 - 10:34
La Fifa muselle les médias
Durban, Novembre 2007. Quelques heures avant le tirage au sort comptant pour les éliminatoires de la phase finale de la coupe du monde, le patron de la FIFA Sepp Blatter, déclare : « je viens de visiter le chantier du stade Moses Mabhida, c’était incroyable, les ouvriers se sont mis à danser pour moi » ! Maintenant je vais vous raconter une histoire.
Par un matin nuageux, deux jours avant le tirage, je me suis rendu avec un collègue de l’AFP au stade Moses Mabhida. Les ouvriers que nous avons rencontrés n’avaient pas du tout envie de danser pour Blatter. Ils se plaignaient de leurs salaires misérables et des mauvaises conditions de travail.
Un contremaître surgi de nulle part nous a alors ordonné d’effacer l’interview, a relevé nos noms, nos numéros d’accréditation, et les noms des ouvriers que l’on avait interrogés. J’ai dit au contremaître que même les chefs d’Etat ne pouvaient pas nous confisquer des interviews. Nous ne voulions pas que les ouvriers subissent des représailles. Mon collègue de l’AFP leur a tendu nos cartes de visite et leur a dit: « si ce contremaître vous cause des soucis, appelez nous. »
Je me réjouis de l’arrivée de la coupe du monde dans la nation arc en ciel, et la presse tabloïd en Europe a injustement porté des coups au pays organisateur. Certains comptes-rendus sont truffés de mensonges et dépeignent l’Afrique du Sud comme une zone de non droit où les criminels font la loi.Le secrétaire génral de la FIFA Jérôme Valcke est assez disponible et courtois, le chef du comité organisateur Danny Jordaan, bien que bourru, m'est assez sympathique.
Mais parfois, la FIFA va trop loin.
Le mois dernier, la puissante fédération de football a déclaré qu’elle se réservait le droit de retirer les accréditations aux journalistes qui porteraient atteinte à la réputation de la coupe du monde. Le forum des éditeurs sud-africains s’est immédiatement révolté face à cette mesure d’intimidation et la FIFA a dû faire marche arrière.
Mais la tendance de la FIFA à vouloir contrôler à tout prix les médias est inquiétante, d’autant plus que cette volonté est relativement peu contestée, dans un monde où le football est roi.
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La dernière "prison" de Nelson Mandela
3 Comments
Oh ! stop messieurs ce n'est pas la première fois que le continent noire fait des merveilles.
bravo carton rouge un arbitre pour sanctionner la fifa ca c est du sport
Le football reste t il un événement public ou est-il désormais une performance artistique propriété de la FIFA , qui contrôle et fait tout payer très cher ? Cela fait penser au constat des héros de Looking for Eric, le film de Ken Loach, qui ne font plus au stade parce que c'est devenu hors de prix ...